Voeux 2020 : Discours du Président de la République, Chef de l'Etat, S.E. Ali Bongo Ondimba
07 janv. 2020Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Président des Institutions Constitutionnelles,
Messieurs les Présidents des Confédérations du Patronat et des Travailleurs,
Monseigneur l’Archevêque Métropolitain de Libreville,
Messieurs les Commandants en Chef des Forces de défense et de sécurité,
Monsieur le Représentant de la Presse,
Monsieur le Secrétaire Général de la Présidence de la République,
Mesdames et Messieurs,
L’année 2019 s’est achevée. 2020 s’ouvre devant nous, ainsi qu’une nouvelle décennie.
En la circonstance, je suis heureux de tous vous accueillir, à la Présidence de la République, la première de nos institutions, pour la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux à laquelle, en tant que Chef de l’État, garant de notre Constitution, garant de nos institutions, je suis très profondément attaché.
J’ai écouté avec attention vos allocutions respectives et, avant toute chose, je voudrais exprimer mes remerciements à chacun d’entre vous pour vos vœux, vos prières et votre soutien, constant, tout au long de l’année.
2019 aura été une année de défis et d’épreuves multiformes que nous avons traversées, relevées et surmontées.
En vous écoutant tous attentivement, je note que chacun d’entre vous exprime des besoins, des attentes et je le dis sans ambages, des revendications.
Celles-ci sont globalement légitimes.
Elles le sont d’autant plus qu’elles concernent à mon sens, un seul objectif : la légitime satisfaction des besoins et du bien-être de nos compatriotes.
Je fais mien cet appel de nos populations par votre entremise, et je me l’approprie bien évidemment, car comme je l’ai toujours souligné : « je ne serai heureux que lorsque les Gabonais seront heureux ».
Mais pour ces mêmes populations, nous devons résolument œuvrer, pour matérialiser leurs priorités : l’emploi, l’éducation, la santé, le logement, les routes, l’eau et l’électricité, le pouvoir d’achat.
Toutefois, dans ce contexte de contraintes économiques caractérisé par des ressources financières limitées, le devoir de vérité m’oblige à dire aux uns et aux autres que face à ces nombreux besoins qui exigent des moyens financiers importants, leur satisfaction va s’étaler sur plusieurs années à compter bien entendu de l’année 2020.
Pour y parvenir, des priorités seront identifiées et le Gouvernement se mettra à l’œuvre dans les meilleurs délais.
Au-delà de ces attentes particulières et légitimes que vous avez exprimées, je voudrais saisir cette occasion pour vous faire part de quelques observations.
Des observations qui, en nos qualités de responsables, doivent guider notre action en ces temps de mondialisation, de transformation et d’évolution de notre société.
Partout dans le monde, et les médias nous le rappellent au quotidien, nous assistons au réveil des peuples sous fond d’attentes et d’aspirations exacerbées et, n’ayons pas peur de le dire, de frustrations et de mécontentements.
Les institutions, nos institutions, sont de plus en plus ébranlées. La parole publique, autrefois déifiée, est aujourd’hui souvent dévalorisée.
Dans une certaine mesure, même si notre pays est moins touché que d’autres par ce phénomène, il n’en demeure pas moins épargné, car le Gabon ne vit pas en dehors du monde. Je note qu’il y a souvent méprise quant à la compréhension de ce phénomène.
Paradoxalement, les peuples du monde ne demandent pas moins d’État, mais des États encore plus à leur service.
Cela signifie pour moi deux choses. La première, c’est une demande d’autorité. Partout, dans le monde, les populations expriment à juste titre une demande de protection.
A la fois sur le plan sécuritaire face à la montée de l’extrémisme et du terrorisme, et sur le plan économique pour lutter et résorber le fléau du chômage.
Face à la perte de repères de nos sociétés, l’effacement des valeurs collectives, l’aspect néfaste de l’influence des réseaux sociaux qui permet à certains de déverser leur haine de façon anonyme, les peuples, tous les peuples demandent à leurs dirigeants une légitime protection.
Cette demande d’autorité, tant sur le plan national qu’international, qui est aussi celle des Gabonaises et des Gabonais, se double d’une demande d’efficacité.
L’action publique doit être efficace. Elle doit produire des résultats. Des résultats sur le long terme pour préparer l’avenir, adapter notre pays aux exigences du lendemain.
Mais aussi – et peut-être surtout – des résultats immédiats, tangibles et visibles de tous, améliorant concrètement les conditions de vie de nos concitoyens, qui portent leurs espoirs sur les dirigeants que nous sommes.
J’affirme avec force que pour redonner foi en l’action publique et confiance à nos compatriotes, la seule manière de briser la défiance de nos populations envers leurs institutions, est d’être efficace, il nous faut être efficaces.
Efficaces collectivement dans la conduite de l’action publique dont nous avons tous ici, chacun à notre niveau, la charge. Avoir le sens des priorités est l’une des qualités indispensables aux dirigeants.
Être efficaces, cela implique par ailleurs, pour nous Gouvernants, de changer de paradigme.
Je l’ai dit dans mon discours de vœux à la Nation. Il nous faut passer d’une culture d’annonces (« nous allons faire ceci ») à une culture du résultat (« nous avons fait cela »).
C’est cette culture du résultat que j’entends implanter, le plus profondément possible, au Gabon.
De ce point de vue, 2020 devra être l’année de la réaffirmation de la valeur du Travail, mais du travail bien fait et concret dont on peut voir, toucher du doigt et mesurer le résultat. Ce sont là mes fermes instructions pour l’ensemble de l’auditoire ici présent.
Pour m’en assurer, j’ai demandé que les mécanismes d’évaluation de l’efficacité de l’action publique, tant pour le Gouvernement de la République que pour les administrations, soit redéfinis et renforcés.
Je l’ai dit il y a quelques jours et j’espère ne plus avoir à le répéter : sur ce plan, ma patience à des limites car nos compatriotes, aujourd’hui en proie au doute et au questionnement face à un quotidien difficile, attendent avec de plus en plus d’impatience l’amélioration de leurs conditions de vie.
Mesdames et Messieurs,
Outre une demande de retour à l’autorité et une exigence d’efficacité, ce qu’attendent également nos concitoyens envers les institutions, c’est de l’exemplarité.
C’est un devoir qui s’impose à tous, décideurs publics comme privés, et plus particulièrement encore à certains d’entre nous :
Les Forces de défense et de sécurité, garantes de l’unité de la nation auxquelles j’adresse mes remerciements et encouragements pour l’esprit républicain qu’elles ont toujours témoigné ;
Les magistrats, gardiens de notre État de droit ;
ou encore les femmes et hommes de médias à qui, une plus grande exigence d’éthique et de professionnalisme est demandée à l’heure des réseaux sociaux et des « fake news ».
L’exemplarité doit être de mise dans l’exercice de la responsabilité. La responsabilité, pour tout dirigeant, à la tête de l’État comme des entreprises privées, cela signifie d’abord « servir et non se servir ».
D’où une exigence de probité de la part de nos concitoyens qui, partout, est de plus en plus grande. Le Gabon n’y échappe pas.
C’est pourquoi, comme je l’ai dit dans mon discours des vœux à la Nation, « ceux qui s’adonnent à des pratiques répréhensibles seront tous sanctionnés sans exception, avec une extrême sévérité ».
Autorité de l’État, incarnée par son Chef et innervée par ses corps constitués, travail et efficacité dans la conduite et la mise en œuvre de l’action publique, exemplarité au Sommet de l’État et de toutes les institutions, publiques comme privées.
Voici les lignes directrices qui doivent guider l’action de tout dirigeant au Gabon en 2020 et dans la décennie à venir.
C’est à ce prix que nous maintiendrons le cap du développement pour l’émergence de notre pays, ainsi que la cohésion et la stabilité de notre société. Société qui, par nature, a besoin d’autorité et d’exemplarité.
Deux notions à la base de notre contrat social. A cet égard, nous avons tous un rôle déterminant à jouer.
Certes, nous avons nos sensibilités politiques. Nous ne partageons pas toujours les mêmes opinions. Mais nous nous retrouvons toujours sur l’essentiel : le sens de l’État, l’amour de la patrie.
Pour bâtir un Gabon fort, nous avons besoin, j’ai besoin de toutes les compétences, de toutes les bonnes volontés. Je compte donc sur vous. Sur chacun d’entre vous.
Il en va de notre devoir de bâtir un pays prospère aujourd’hui, et demain, au bénéfice des générations futures.
A l’aube de cette nouvelle année, je vous adresse, à toutes et à tous, mes vœux les plus sincères et les plus chaleureux.
Qu’elle vous apporte, ainsi qu’à vos familles et à vos proches : bonheur, santé, paix, et prospérité.
Que Dieu vous bénisse.
Que Dieu bénisse le Gabon.
Je vous remercie.
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