Réunis en session ordinaire, les 5 et 6 mai dernier à Libreville, les chefs d’Etats d’Afrique centrale ont indiqué qu’ils renoncent au projet de cette compagnie aérienne.

Finalement Air Cemac entrera dans l’histoire comme une compagnie fantôme. Car créée, par l’acte n° 02/01 Cemac-066-CE03 du 8 décembre 2001, la Compagnie sous-régionale de transport aérien, n’a même pas effectué un seul vol que les chefs d’Etat qui avaient décidé de sa naissance, se sont, au bout de moult balbutiements, ravisés. Et de manière très claire.

« Au regard des difficultés de démarrage de la Compagnie communautaire Air Cemac, les Chefs d’Etat, de gouvernement et de délégation ont décidé de renoncer à ce projet », peut-on lire sur le communiqué final de la 12ème session ordinaire des chefs d’Etat de la Cemac qui s’est les 5 et 6 mai dernier à Libreville au Gabon. Une décision prévisible.

Dans la mesure où, les pourparlers avec les différents partenaires techniques et financiers qui devaient intervenir dans le décollage effectif de cette compagnie n’avaient point produit des résultats prometteurs.

Approché en 2012 notamment, Air France avait demandé que la compagnie Air Cemac dispose du monopole du trafic régional, dans les six pays membres de la Cemac ; et que les compagnies nationales ne puissent assurer que les liaisons internes à chaque État.

Aussi la compagnie française demandait un tiers du capital d'Air Cemac afin de disposer d'une minorité de blocage qui la certifierait contre toute décision stratégique pouvant compromettre l'avenir de la société.

Et pendant que les négociations prenaient trop de temps, les énergies se sont dispersés, avec la création ou la redynamisation par certains Etats d’Afrique centrale, leur propre compagnie aérienne jadis à la traine. Les autres partenaires eux aussi, vont se retirer l’un après l’autre.

 

10 milliards Fcfa enterrés

Le capital initial apporté par les États membres de la Cemac était de 10 milliards Fcfa. Et pendant les interminables procédures soldées par l’abandon du projet, cette somme a été dépensée.

Au lendemain de la réunion du conseil d'administration de la compagnie, le 7 mars 2013 à Brazzaville (siège de la compagnie), le premier vol a été annoncé pour avant la fin de l'année 2013. Sauf que, cette annonce sera vaine. Tout comme les autres qui ont suivi.

Air CEMAC ne décollera jamais
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