Lettre Ouverte à la Première Dame, Sylvia BONGO ONDIMBA
21 nov. 2013Ne Vous Découragez Pas Sylvia
« Madame la Première Dame, mon nom est Albertine épouse MOUELE. Je suis mariée légalement à mon époux depuis 8 ans, après Dix-sept années passées dans le concubinage.
Mon époux est un Sergent-Chef dans l’armée gabonaise. J’ignore jusque là d’où m’est venu le déclic de vous ouvrir mon cœur et celui de mes sœurs épouses des forces de défense.
Mais avant d’en venir à l’objet de mon interpellation, je voudrais d’abord vous féliciter. Vous féliciter pour votre action en tant que Première Dame et dont la reconnaissance dépasse aujourd’hui nos frontières.
Félicitations également pour les différents combats que vous avez jusqu’alors menés avec courage et sincérité au profit de la Femme Gabonaise de manière générale, et des épouses des corps habillés en particulier.
Pour ma part, je garde, au même titre que toutes ces femmes, les merveilleux souvenirs de votre passage aux côtés de votre illustre mari en qualité de Ministre de la Défense, et au cours duquel vous vous êtes battue pour la valorisation des femmes de militaires, notamment en exigeant, pour la sérénité et la crédibilité de nos foyers, que le concubinage dans lequel nous vivions fasse désormais place au mariage.
C’est la preuve que vos actions ne sont pas celles d’aujourd’hui seulement, mais un cheminement en crescendo qui mérite d’être soutenu par nous toutes.
Chère sœur Sylvia, qui l’eut cru dans ce monde, qu’un jour les femmes veuves et leurs enfants seraient honorés par une Journée Internationale qui leur est spécialement dédiée et pour laquelle la Première Dame du Gabon que vous êtes aura durement plaidé et bataillé auprès des Nations Unies, offrant ainsi à nouveau, un trophée de plus pour notre pays à l’échelle mondiale ? !
Parmi ces souvenirs innombrables du passage de votre époux au Ministère de la Défense, on gardera dans nos esprits cette mesure phare pour laquelle vous avez milité, à l’encontre des militaires qui désiraient bénéficier d’un système de soin de santé gratuitement, ou d’ aides sociales, en exigeant notamment de ces derniers d’être mariés, ce qui a favorisé d’ailleurs toute la grande spirale de mariage enregistré dans les forces armées gabonaises ces dix dernières années.
Aujourd’hui en tant que Femmes, nous avons Respect et Considération de la part de nos époux qui nous associent par ailleurs à toutes les décisions du ménage. C’est grâce à vous Madame !
Nos encouragements vous accompagnent dans vos actions en faveur de la femme Veuve et l’Orphelin, un combat noble qui vous tient à cœur et pour lequel nous sommes prêtes à vous soutenir.
Nous voyons tous votre dynamisme pour la reconnaissance des droits de ces personnes fragiles et vulnérables dans la société gabonaise aujourd’hui.
Car jusqu’à un passé récent, la spoliation et les maltraitances subies par la veuve, étaient considérées comme des sujets tabous et légitimées, mais jamais personne n’avait osé les dénoncer au grand jour, vous l’avez fait et nous en sommes fières !
C’est parce que vous êtes consciente de l’importance du rôle de la Femme dans la stabilité du climat familial et dans l’épanouissement d’un être, que depuis plusieurs années vous avez toujours veillé jalousement au bien-être de votre prochain, tout en demeurant très sensible aux malheurs d’autrui.
Nous représentons aujourd’hui à nous toutes seules, 53% de la population nationale. A ce titre, nous sommes qu’on le veuille ou non des actrices incontournables du développement social, économique et politique de notre pays, mais surtout le cœur de nos familles.
C’est pourquoi vous avez le mérite de nos encouragements et de notre soutien dans toutes vos initiatives.
Madame, vous n’êtes pas qu’une femme de tête, mais également une femme de cœur, le prototype même de la Femme d'Etat modèle en phase avec les aspirations légitimes de son peuple et des exigences du nouveau millénaire.
Loin des parades médiatiques ,sans tambours ni trompettes , les femmes gabonaises sont unanimes sur le fait que vous travaillez d'arrache-pied pour offrir à la Gabonaise les moyens d'une liberté économique qui va changer conséquemment sa condition sociale, étendre sa liberté et booster l'ensemble des paradigmes du développement de notre Nation.
J’en veux pour exemple concret et matériel, le soutien que vous avez toujours apporté au développement de l’esprit d’entreprises des Femmes Gabonaises, notamment au moyen du financement des microprojets via le crédit AKASSI, cette structure d'aide au microcrédit au profit duquel la femme gabonaise s'approprie désormais son indépendance économique et s'ouvre au monde des affaires qui était jusque -la presque l'apanage exclusive des hommes.
Ce qui précède est la preuve que contrairement à d’autres qui n’ont à cœur que se remplir la panse, vous avez réalisé assez vite qu'investir en la Femme Gabonaise et là mettre à contribution économiquement, était le moyen le plus sûr de développer efficacement notre pays.
Je me souviendrai d’ailleurs de cette phrase prononcée par vous le 17 Avril 2012 à l’occasion de la Journée Nationale de la Femme où vous considériez à juste titre que la première éducation est celle qui importe le plus, et cette première éducation appartient incontestablement aux femmes.
C’est notre outil le plus précieux pour sublimer ce potentiel et effacer les obstacles qui freinent l’émancipation intellectuelle des femmes et ainsi, leur indépendance matérielle et financière.
Vous avez choisi comme axe de votre engagement aux côtés de votre Président d’époux, de vous occuper des personnes qui souffrent, d’agir dans la durée pour améliorer le vécu des couches sociales fragilisées et pour la valorisation de la gente féminine non seulement dans les secteurs clés de l’économie, mais aussi en politique et dans les administrations centrales.
Madame, qu’on le veuille ou non, vous avez réussi à décomplexer la Femme Gabonaise en mettant toutes sortes de mécanismes pour qu'elle se mette en exergue au même niveau de compétence que les hommes.
Un tel état d’esprit ne peut qu’imposer de nous de l’admiration pour vous. Madame ne vous découragez pas, car derrière vous il y a toutes les femmes.
Celles à qui vous avez redonné de l’espoir, celles à qui vous avez permis l’émancipation, celle à qui vous avez permis et favorisé un autre regard de la société.
Pensez à toutes ces familles qui ont retrouvé le sourire, la joie de vivre grâce à votre générosité.
Pensez à nous, anciennes concubines devenues épouses grâce à vous et votre action qui a favorisé plus de considération et de crainte à notre regard.
Pensez à toutes les œuvres sociales que vous avez conduites avec le cœur, à toutes ces communautés villageoises qui vous portent aujourd’hui dans leur cœur comme une fille, comme une mère, comme une sœur, et qui savent que votre tâche n’est pas facile mais qui seront prêtes à témoigner de l’amour que vous leur avez donné, à soutenir votre combat contre les injustices et les inégalités et à vous défendre à cor et à cri contre celles-là qui pourfendent avec ingratitude votre combat.
Grâce à vous aujourd’hui, les femmes sont désormais valorisées et promues au détriment de toutes ces vieilles demoiselles voleuses de maris qui ont décidé de vous empoisonner la vie en sabotant votre action.
Leur travail c’est piquer les maris des autres au lieu d’encourager leurs sœurs à se caser et à stabiliser leur ménage. Qu’est ce qu’elles ont fait depuis des dizaines d’années pour que notre quotidien change ? Rien !
Vous, contrairement à ces vielles demoiselles, avez été persuadée, et très tôt convaincue qu’une éducation réussie pour des enfants, est le sous bassement d’un développement durable et qu’une femme instruite, mariée légalement et émancipée est l’assurance d’une stabilité sociale dans un foyer.
Ne baissez donc pas les bras, sinon vous aurez très vite donné raison à ceux qui vous combattent, disons même ceux qui Nous combattent et combattent votre Epoux.
Ne baissez donc pas les bras, sinon vous allez tuer l’espoir que vous avez suscité en nous, Femmes Gabonaises, et tous ceux qui se sentent concernés par votre combat.
Vous ne me connaissez peut-être pas, mais sachez que grâce à vous, mon foyer est stable, mon mari me respecte et m’associe à toutes ses décisions.
C’est grâce à vous et aux réformes que vous avez menées aux côtés du Ministre de la Défense de l’époque, en exigeant notamment de nos anciens concubins qu’ils nous épousent afin de bénéficier de nombreux avantages tels que la gratuité des soins de santé, que j’ai la fierté de crier à tous : JE SUIS UNE FEMME RESPECTABLE.
A l'heure où la parole est donnée aux actes, nous vos sœurs gabonaises, voulons marquer notre adhésion à votre vision et celle de votre époux, avec la Femme gabonaise comme pivot central de ce développement.
Aujourd’hui, ce n’est pas que moi, ni uniquement les épouses des forces de défense mais toutes les Femmes Gabonaises qui vous expriment un soutien franc et sincère a la dynamique progressiste qui sous-tend vos actions.
Chère Soeur Sylvia, Continuez donc sur les traces d’Aimé Césaire, d’être pour les Femmes Gabonaises et leurs enfants, la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, et votre voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir.
Ne Renoncez pas, Ne Renoncez pas, Ne Renoncez pas,
Ne Vous découragez pas, Ne Vous Découragez pas, Ne vous Découragez pas,
Ne Nous Laissez pas Tomber, Ne Nous Laissez pas Tomber, Ne nous Laissez pas Tomber Chère Sœur,
Car NOTRE combat reste noble et toute œuvre humaine n’est pas infaillible ».
Votre sœur Albertine MOUBOGA épouse MOUELE
Commenter cet article